La diffusion à large échelle d'informations peu fiables, voire trompeuses, participe à un climat de méfiance envers les médias et contribue à l'apathie civique. Elle s'inscrit dans un contexte de transformation médiatique accélérée et elle soulève des questionnements à propos de la capacité des divers auditoires à procéder à une analyse critique du travail journalistique et de l'information.
Le contexte à l'intérieur duquel s'inscrivent les discussions sur les fausses nouvelles est particulier. Les médias traditionnels sont confrontés à une crise économique et politique majeure. La confiance du public envers les journalistes a atteint des niveaux historiquement bas, alors que les modèles économiques sur lesquels repose la production journalistique s'effondrent et que les décideurs politiques alimentent la suspicion envers les institutions phares du journalisme. Cette crise se déploie alors que le spectre de connaissances et de compétences nécessaires à l'évaluation critique de l'information journalistique s'étend et se complexifie considérablement. Une telle évaluation requiert désormais des auditoires qu'ils disposent de compétences en recherche et en analyse de l'information, qu'ils maitrisent les bases de l'économie politique de la production et de la circulation de l'information au sein d'environnements numériques complexes, qu'ils comprennent le fonctionnement des plateformes de diffusion de l'information, et qu'ils disposent d'une certaine connaissance des normes et des genres journalistiques. La prolifération des fausses nouvelles s'inscrit donc dans un contexte de crise où l'on redécouvre et reconsidère la question des compétences nécessaires à l'analyse critique du travail journalistique et de l'information.
L'événement Pour en finir avec les fausses nouvelles intègrera ces considérations et proposera des recommandations concrètes pour renforcer les politiques publiques et les pratiques en éducation aux médias. Il réunira des éducateurs et des éducatrices, des journalistes, des décideurs et des décideuses politiques, des universitaires, des militants et des militantes, des membres du public, ainsi que des experts et des expertes au cours de deux journées d'activités.
Ces deux journées auront pour objectif de faire émerger des discussions qui dépasseront la question des fausses nouvelles pour examiner les pratiques, les politiques, les programmes et les outils développés au Québec, au Canada et dans le monde en éducation aux médias.
Les activités organisées comprendront une conférence d'ouverture et deux séances plénières. Des ateliers simultanés seront dirigés par des animateurs et des animatrices afin d'aborder les questions qui guident cet événement et de proposer des recommandations concrètes en matière d'éducation aux médias. Toutes les présentations et discussions seront traduites simultanément en français et en anglais.